Jeudi 24 mars 2016. Une réunion publique houleuse s’est tenue hier soir à Soulaines-sur-Aubance, à propos du déploiement du compteur Linky.
A l’initiative du maire, sollicité par des usagers inquiets des supposés risques sanitaires associés au nouveau compteur, ERDF, le Siéml et Angers Loire métropole étaient invités à donner des explications sur le contexte du déploiement. Le débat est intervenu dans un climat de tension alors que de nombreuses personnes n’ont pas pu entrer dans la salle, celle-ci s’étant rapidement remplie. Surtout, les échanges entre les intervenants et le public ont été marqués par des interruptions nombreuses et bruyantes d’opposants farouches, évoquant pèle-mèle la problématique de l’émission des ondes, les risques d’incendie, la protection des données personnelles, ou encore la sensibilité du compteur aux dépassements de puissance.
Rappelons pour mémoire que le gestionnaire du réseau ERDF a commencé à mettre en place en Maine-et-Loire les nouveaux compteurs communicants Linky. La première installation avait été effectuée sur la commune de Nueil-sur-Layon le 14 décembre dernier, l’objectif étant d’équiper les quelque 420.000 foyers d’Anjou d’ici 2021. La généralisation du compteur Linky intervient après une phase d’expérimentation sur plusieurs années à Tour et Lyon notamment. Cette nouvelle génération de compteur permettra de suivre la consommation d’électricité en temps quasi-réel permettant ainsi une plus grande sensibilité aux économies d’énergie, et de réaliser des opérations de gestion à distance, ce que ne permettent pas les actuels compteurs électro-mécaniques ou électroniques.
Ce déploiement, qui n’a jusqu’à présent suscité aucune difficulté particulière auprès de la quasi-totalité des abonnés à l’électricité concernés, semble avoir toutefois conduit quelques très rares personnes (moins de 1%) à refuser, en invoquant des motifs de santé publique, l’installation du nouveau compteur Linky à leur domicile, et à exercer des pressions sur leurs conseils municipaux en vue de délibérer pour refuser son déploiement sur leur territoire. Les représentants ERDF ont précisé qu’il n’était pas question d’enfoncer les portes et de forcer l’installation. Toutefois, la maintenance des anciens compteurs ne pourra être assurée, faisant ainsi courir le risque à l’usager d’une interruption de fourniture.
Pour le Siéml, l’incidence des ondes électromagnétiques associées au fonctionnement des compteurs Linky semble, selon les informations et études disponibles, extrêmement marginale par rapport à celle des multiples équipements électriques présents dans notre environnement (téléphones mobiles, fours à micro-ondes, téléviseurs, éclairage, etc.). Mais ce qui semble résulter de l’état de la science à un instant donnée mérite d’être constamment réexaminé au vu des études les plus récentes. C’est pourquoi le syndicat ne manquera pas, dans le cadre de sa mission de contrôle, d’interroger à nouveau le concessionnaire mais aussi l’Etat sur ces questions, sans toutefois remettre en cause le dispositif qui rappelons-le, a été impulsé par le législateur. C’est le message qui a a été adressé par Jean-Marc Verchère, vice-président, sensible à la virulence des critiques, à l’issue de la réunion.
Lire aussi l’article de 60 millions de consommateurs.
A découvrir également la page du site du concessionnaire dédiée au déploiement du compteur Linky.
On en parle dans la presse locale : ici
Dernière minute : le journal en ligne Maire Infos relate ici le débat intervenu lors d’une table ronde à l’Assemblée nationale le 11 mai dernier sur le compteur Linky. Une vidéo des débats est également accessible sur cette page.
A découvrir également : le rapport de l’ANFR sur les mesures réalisées sur les champs électromagnétiques créés par les compteurs Linky.
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